LVDT

Un printemps confiné

Est-ce vraiment le printemps?

  • Pour notre mère la Terre, certainement, car elle respire un peu!
  • Pour les oiseaux du ciel, absolument,
  • Mais pour notre civilisation, ne serions-nous pas engagés dans une longue période hivernale, avant de retrouver notre véritable soleil printanier, …un peu plus tard?

Que dire et que penser? – D’abord prendre une grande respiration, réfléchir par soi-même, chercher à interpréter, à comprendre la nature et le sens de ces événements hors normes, qui se déroulent sous nos yeux: – notre monde à l’arrêt!

Il existe naturellement plusieurs degrés d’interprétation. Dans le prolongement de la Voie du Trait, j’observe dans ce bouleversement, une immense interpellation sur ce que nous faisons de la vie, que nous portons en nous. Quelle que soit l’origine de cette “chose virale abjecte”, qui nous envahit, il convient de faire silence et de penser à tous ceux qui sont dans la souffrance à cause de cette pandémie, qui court autour de la terre.

Mais n’oublions pas non plus les massacres de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes, qui s’effondrent chaque jour sous les bombes. (Nous ne nous sommes jamais confinés pour faire arrêter les guerres!)

Comment une aussi petite chose microscopique peut-elle enrayer “notre grande et puissante civilisation”, qui sait tout faire, qui veut tout faire, y compris s’affranchir de toute limite, prétendant ériger un monde uniforme au sein duquel disparaîtrait toute individualité?

De grandes conséquences se dessinent en filigrane:

  • Politiques, par un questionnement sur la gestion de la crise par certains pays,
  • Géopolitiques, par le coup d’arrêt des échanges mondiaux,
  • Économiques, par la mise au chômage de millions de personnes dans le monde,
  • Financières, avec l’effondrement des bourses,
  • Spirituelles, car nous allons nous plonger dans des remises en causes profondes, et revenir sans doute à des réflexions abandonnées depuis longtemps, sur notre destin et notre raison d’être en ce monde.

Comment l’Europe va-t-elle évoluer après cette crise? Je ne peux m’empêcher de faire à nouveau référence à l’interprétation de Paul Valéry, maintes fois citée par “les désespérés” de la pensée politique européenne: “L’Europe deviendra-t-elle ce qu’elle est en réalité, c’est-à-dire : un petit cap du continent asiatique ? Ou bien l’Europe restera-t-elle ce qu’elle paraît, c’est-à-dire : la partie précieuse de l’univers terrestre, la perle de la sphère, le cerveau d’un vaste corps ?  »  Paul Valéry. La Crise de l’Esprit. 1ier Août 1919 NRF.

Allons-nous vers une déconstruction de la mondialisation, telle qu’elle a été conçue à ce jour?

Allons-nous assister à l’émergence de blocs géopolitiques et économiques, qui maintiendront une certaine globalisation de l’économie, ou bien assisterons-nous à un développement économique propre à chacune de ces zones continentales :

  • Eurasie – Afrique – Amérique?
  • Ou bien, Europe de l’Atlantique à l’Oural – Asie – Afrique – Amérique?

Verrons-nous simplement chaque peuple se recentrer sur son identité, non pas dans un esprit nationaliste, mais en rapport aux besoins et aux nécessités propres à chacun? Sommes-nous dans une crise financière majeure, remettant en cause notre système économique ?

Sur toutes ces questions, je conserve à l’esprit trois ouvrages magistralement écrits et inspirés :

Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera” Essai d’Alain Peyrefitte, paru en 1973 chez Fayard.

J’ai vu finir le monde ancien” par Alexandre Adler paru chez Pluriel le 12 Mars 2003, et du même auteur paru chez Laffont le 9 Mars 2009, “Le nouveau Rapport de la CIA, comment sera le monde en 2025 ?

L’évolution marque le principe d’une transformation de quelque chose dans la continuité.

La mutation est une rupture, un changement radical (sans parler de la signification de ce mot en génétique.)

Aujourd’hui, il me semble qu’une fois encore, nous sommes face à un choix fondamental.

Soit nous levons les yeux vers le Ciel pour rétablir en nous la verticalité de notre destin terrestre,  soit nous nous enfermons dans une horizontalité forcenée…

  • Critiquer, refaire le monde est facile.
  • Cependant, il me semble indispensable aujourd’hui de s’exprimer afin de susciter des réflexions majeures, compte tenu des enjeux que nous connaissons.

D’un autre point de vue, cette crise peut faire émerger un esprit nouveau, de coopération, d’entraide, de responsabilisation des peuples et des gouvernements.

Elle peut aboutir à une maturité nouvelle des esprits, comprenant qu’il est nécessaire de prendre de la distance avec le déchainement d’une concurrence mortelle, qui épuise un par un les acteurs, qui y participent.

L’émulation, la coopération, devraient nous inspirer davantage que les paralysies mutuelles d’une concurrence débridée, qui place les nations face à face, un peu comme la dissuasion nucléaire,  qui induit le danger permanent de l’annihilation ou de la domination (le prétexte de la protection de l’indépendance étant un leurre.)

Il y a toujours eu dans le monde des bâtisseurs et des destructeurs.

Serait-ce le temps maintenant de comprendre, que ni l’un ni l’autre ne peuvent mener le monde, et que l’intelligence humaine mérite mieux que des combats, qui nous éloignent des défis communs.

Oui, les combats entre les bâtisseurs et les destructeurs, les grandes épreuves du monde (guerres, pandémies, grandes invasions etc), ont toujours été suivies d’un renouveau ou d’un progrès.

Oui, les civilisations se sont succédées positivement depuis l’homo sapiens jusqu’à nos jours.

Mais aujourd’hui, il semble que nous soyons au pied du mur d’une civilisation à bout de souffle, parce que nous avons perdu le sens de la Vie.

Nous avons largement les moyens de choisir la route royale de l’intelligence, de la réflexion, du dialogue et de la coopération. Ce n’est pas une question politique, idéologique, philosophique, religieuse, c’est une question de bon sens, de respect, de dignité et de volonté.

Respect de la vie, de la création, de la terre, de l’homme, de l’humanité.

Faut-il croire aux miracles pour espérer un destin lumineux pour nos enfants ?

Faut-il agir selon l’affirmation de Guillaume le Taciturne (24 Avril 1533-10 Juillet 1584): “Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer“.

Alors voici une réponse à cette question,  :

“Tout ce que l’esprit peut concevoir et croire, l’esprit peut l’accomplir. Quels que soient vos échecs, vos buts, vos espérances. Nous avons un grand pouvoir qui est sous notre contrôle plus grand que la pauvreté, plus fort que toutes les peurs, les doutes et les superstitions réunis.

C’est le pouvoir de prendre possession de votre propre esprit, et de le diriger pour toutes les fins que vous désirez. Ce profond pouvoir est le don du Créateur, et il doit être considéré comme le plus grand cadeau qu’il a fait à l’homme, parce que c’est la seule chose sur laquelle l’homme possède un droit de contrôle et de direction complet et incontestable.”

Napoleon Hill   (26 novembre 1883 – 8 novembre 1970)

Ne serions-nous pas, actuellement, en train d’abandonner ce contrôle sur notre esprit?

Gardons Hauts les Cœurs, et notre Esprit Clair!

L.C.R.                                                                                                                         31 Mars 2020