Un vent solaire se lève sur le crépuscule de notre civilisation, avant qu’une aurore nouvelle illumine nos cieux bien perturbés!
Depuis la parution des Évangiles, le texte de Matthieu 24-6, a dû être cité des dizaines de fois au cours des siècles, pour annoncer ou justifier nombre d’événements tragiques. (Guerres, famines, pandémies, grandes invasions etc).
Les tragédies des années 1914 à 1945 ont laissé supposer que tout était accompli.
Pourtant, ce texte prend aujourd’hui une dimension particulière, face à l’imbroglio, et à l’incompréhension de ce que devient notre civilisation. Des gouvernements, des institutions, des groupes de pressions, usent et abusent de tout et de son contraire, selon leurs intérêts du moment. On dénonce dans certains cas une brutalité absolue, dont on use par ailleurs sans scrupule, dans d’autres circonstances, et bien d’autres absurdités encore. Nous vivons un paroxysme d’exploitation de l’homme par l’homme.
Nous sommes déchirés par des enjeux, qui dépassent l’entendement, signe majeur d’inversion des valeurs et de confusion, d’une civilisation à bout de souffle, gouvernée par le mensonge et le cynisme. Serait-ce à nous que s’adresse les versets de Saint Matthieu ci-après?
Matthieu 24-6 “Vous aurez à entendre parler de guerres et de bruits de guerre. Ayez soin de ne pas vous alarmer, car il faut que cela arrive; mais ce ne sera pas encore la fin.”
7 On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura ça-et-là des famines et des tremblements de terre. 8 Tout cela sera le début des douleurs.
9 Alors on vous livrera aux tourments, et vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom. 10 Et alors beaucoup succomberont; on se livrera mutuellement, on se haïra mutuellement
11 Il surgira une foule de faux prophètes, qui égareront bien des gens, 12 et l’iniquité se multipliant, la charité du grand nombre se refroidira. 13 Mais celui qui tiendra jusqu’au bout, celui-là sera sauvé.
14 Et cet Évangile du Royaume sera proclamé dans tout le monde habité, en témoignage de toutes les nations. ET alors viendra la fin…”
Ce texte fait écho à plusieurs prophéties de la Bible, aussi bien chez les grands, que chez les petits prophètes.
Depuis les temps les plus reculés, au cours des ères alternées de matriarcats, puis de patriarcats, la motivation essentielle de l’homme a été de faire la guerre, soit pour dominer le voisin et l’exploiter, soit pour l’écraser et lui prendre sa terre avec tout ce qui s’y trouve.
Nous avons sans doute été dans nos incarnations successives, soit agresseurs, soit agressés, et peut-être même l’un et l’autre en alternance!
Finalement, nous vivons toujours dans cette idéologie, que ce sont les guerres, qui font progresser l’humanité! Et puis il y a le fameux “si vis pacem, para bellum“, (tout un programme!).
Initialement, l’homme fut un combattant, pour survivre pendant des millénaires, dans une nature plus ou moins hostile. Avec le temps, il est devenu un guerrier, parti à l’assaut de tout ce qui l’entourait! Aujourd’hui nous sommes des prédateurs envers la nature, les uns envers les autres, et finalement envers nous-mêmes!
J’aime citer dans cet esprit l’étude de Louis Bussurel intitulée “Le Catoblépas ou discours de politique relative”, paru chez Nizet 3bis Place de la Sorbonne à Paris, en 1953. Il y développe le système d’une Assemblée Nationale, dont les représentants seraient simplement tirés au sort, afin de couper court à la relativité de tous les modes de scrutin. Mais l’essentiel de son exposé se résume dans l’avant-propos de son discours:
“Le Catoblépas est, comme on sait, un animal fabuleux: si dangereux, que son regard seul était mortel, si sot qu’il lui arrivait parfois de se dévorer lui-même sans s’en apercevoir. Il ne faut pas s’attendre pourtant à rencontrer ici la peinture d’une faune mythique; il n’y sera question que de l’homme.”
Dans un domaine similaire, mais par une approche très différente, Jean Varagnat (Les Hauts pouvoirs psychiques par la pratique du Yoga), dénonçait un comportement bien déroutant:
“Chaque fois qu’il fait une découverte, l’homme cherche immédiatement comment l’utiliser pour détruire son voisin”.
Pour quelle raison, au nom de qui, au nom de quoi? Quelle est l’origine de notre incapacité à cohabiter les uns avec les autres? Les réponses sont multiples, mais il devient urgent de ne plus les occulter! Pourquoi y-a-t-il des “bons et des méchants”, selon ce qu’enseignait Zarathoustra?
Notre ADN (physique ET spirituel), colporte ainsi de génération en génération, ce message désastreux pour l’homme, de la loi du plus fort, qui pourtant s’exerce avec sagesse dans la nature. L’homme, bien qu’étant d’une origine supérieure, participe cependant à cette même nature. Mais depuis la nuit des temps, il applique instinctivement, cette loi du plus fort, par des pulsions destructrices, qui finissent par le rendre hélas souvent…inhumain!
Alors, nous prenons le risque de la destruction de notre monde!
Bien sûr, le progressisme, le transhumanisme et L’intelligence artificielle vont tout régler, en contrôlant notre cerveau, en effaçant l’âme et la conscience de nos existences terrestres, pour nous enfermer dans un univers méta versé, etc (C’est à peine une caricature).
Ce serait une nouvelle ère, une évolution nouvelle, en un mot: un progrès salvateur, libérateur de nos misérables faiblesses émotionnelles et psychiques ancestrales.
Par la science de ce qu’il a décidé être le bien et le mal, l’homme agit selon son interprétation, selon son bon vouloir, et selon son intérêt. Les fameuses valeurs, dont il est question dans la plupart des nations, deviennent un alibi, par lequel on justifie toute sorte de décisions, et nos “démocraties” (qui n’ont rien à voir avec la démocratie d’Athènes), sombrent de jour en jour dans un autoritarisme incompréhensible.
La science du bien et du mal, est une abominable tromperie, destructrice de vie. Pourquoi? Parce que nous vivons dans le monde de la relativité. Ce qui signifie que nous avons TOUS des interprétations différentes, sur TOUS les sujets. Il faut alors rechercher un dénominateur commun, une norme, acceptable par le plus grand nombre, pour nous comprendre, nous entendre et cohabiter? Les fameuses valeurs! Ce dénominateur commun c’est la Loi Universelle, qui régit toute chose. Elle est biblique. Mais l’utilisation hélas parfois abusive de son contenu, les diverses interprétations religieuses, philosophiques, ont transformé ce message en idéologies dogmatiques, qui ont conduit à la confrontation.
Tout a été balayé d’un revers de main, notamment par l’Occident, qui reste muet, devant l’esprit de ses cathédrales, de ses églises romanes, de ses cloîtres médiévaux. Quelles valeurs peut-on évoquer lorsqu’on est rescapé d’un camp de concentration?
Notre civilisation est devenue de plus en plus irrationnelle, impulsive, anachronique, et faut-il le répéter encore: inhumaine.
Nous avons renoncé à laisser émerger de nos consciences, le flux de l’Éthique Universelle de la Loi du Monde. Nous l’avons réduite à une idéologie perfide, une caricature d’enseignement, pour finalement la rejeter, comme étant restrictive à la soi-disant, libre expression de la vie.
Nous l’avons remplacée par, ce que nous supposons être “la liberté”, d’user et d’abuser de tout, puisque la liberté est “sacrée, et qu’il est interdit d’interdire!”
Ce genre de liberté nous a conduits à une haine féroce, et aux désastres génocidaires les plus cruels de la civilisation, sur tous les continents.
Aujourd’hui, c’est le dépôt de la vie sur terre, qui est en cause, parce que nous ne pensons plus par nous-même, et que nous sommes inféodés à l’illusion, que “le progrès”, nous libèrera de nos difficultés, et de nos angoisses.
Nous avons oublié, que tout ce qui supporte et porte la vie sur terre, vient de la terre, nos corps, notre alimentation, notre eau, nos vêtements, nos médicaments, nos industries, nos maisons, y compris les soi-disant énergies propres, qui fonctionnent avec des matériaux de la terre…TOUT le dépôt de la Vie sur terre, vient de la Terre! (Écouter par exemple Pierre Rabhi).
À propos du bien et du mal, je voudrais rappeler à nouveau, Dom Hugues Minguet (Voir page 41 Le Livre, La Voie du Trait dans l’onglet E-BOOK) :
« La relation entre les individus ne peut pas reposer sur un système binaire (le bien et le mal), comme le prétendent actuellement certains. Il faut se référer au système platonicien traditionnel.
À propos d’une éthique universelle, il y a le triangle d’or: Liberté, Vérité, Conscience.
Trop de référence à la liberté, c’est le libéralisme libertaire.
Trop de référence à la vérité, c’est la dictature, le fascisme.
Trop de référence à la conscience, c’est le risque de l’intégrisme religieux.
C’est donc un échange entre ces trois aspects, qui semble essentiel. Le monde a besoin d’un nouvel ancrage philosophique. Il y a les valeurs universelles, puis la manière de les décliner dans chaque culture, puis par chaque individu. » Dom Hugues Minguet. Moine Bénédictin. Fondateur de l’Institut Sens et Croissance en 2001. (Ganagobie. France).
J’ajouterai la phrase lapidaire de Lao Tseu, pour insister sur le rythme ternaire par lequel la création émerveille notre esprit:
« 1 engendre 2, 2 engendre 3, et 3 engendre toutes choses ». Lao Tseu, (milieu Vème siècle, milieu IVème siècle av. JC.)
L’humanisme actuel, érigé en science suprême, nous fait oublier, que l’humanisme vrai n’est pas la glorification de l’homme par l’homme, mais plutôt l’étude du rapport entre l’homme (microcosme), et l’Univers (macrocosme).
Aujourd’hui les plus vives inquiétudes nous envahissent les uns et les autres, parce que nous avons inversé le sens de toute chose. Précédemment nous évoquions la notion de guerrier, au sens négatif du terme. Et pourtant nous sommes des guerriers, pour nous défendre si nous sommes attaqués, et c’est un devoir! Nous sommes des guerriers lorsque nous combattons contre nous-même, pour progresser, évoluer positivement face à nos faiblesses personnelles. Nous sommes aussi des guerriers lorsque nous consacrons notre vie à aider notre prochain, et notre combat est celui de l’altruisme.
Mais lorsque nous combattons pour une cause négative accompagnée de toutes les perversités, nous servons seulement les marchands d’armes. Ensuite, nous créons des institutions internationales pour lutter contre la faim dans le monde, contre la pauvreté, les maladies, le manque d’eau potable, pour aider les réfugiés, …et pour nous redonner bonne conscience!
Qu’avons-nous fait de notre monde?
Peut-être sommes-nous dans ce temps, qui faisait proclamer à Bertolt Brecht, dans une Allemagne au bord du gouffre:
“Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple. »
L’âme humaine est ainsi faite, qu’elle est influençable et malléable (tout au moins une partie seulement de l’âme).
Souvenons-nous de l’expérience de Stanley Milgram, démontrant comment une personne autonome, peut passer en mode agent de l’autorité, sans aucun problème.
Nous sommes entrés en somnolence spirituelle, entretenue par ceux qui affirment que la spiritualité n’existe pas, ET par les tenants d’un dépôt spirituel, peu à peu vidé de sa substance.
Pourtant, ne nous y trompons pas, tout est lié en ce monde. Il n’y a pas d’un côté l’esprit et de l’autre la matière; tout vibre en une seule et même énergie, à des fréquences différentes. Il n’y a pas non plus de séparation entre le monde de la pensée et le monde de l’action. Bien au contraire, le monde de l’action, faut-il le rappeler, est le résultat de nos pensées, et donc de nos intentions!
Quant au monde de la pensée, il n’est rien, sans une concrétisation claire dans le monde de l’action.
Nos consciences envoûtées, en fin de compte éteintes, n’aspirent plus à savoir. Nous ne faisons que projeter des émotions, loin de toute réflexion, et plus encore, loin de tout discernement, dont hélas, nous sommes devenus incapables.
Nous sommes face à un basculement existentiel, qui peut aboutir à une véritable mutation, qui séparera les âmes, selon l’affirmation de Jésus:
“Matthieu 10-34 “N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée.35 Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère, 36 Et l’on aura pour ennemi ceux de sa propre maison”. Texte symbolique, dont l’interprétation doit être pieusement examinée, bien qu’étant assez évidente à décoder, dans les filigranes de notre actualité!
Quel est le facteur d’optimisme actuellement?
Les cycles se succèdent en évolutions, involutions, d’Alpha en Oméga successifs, sur une spirale ascendante, qui nous ramène vers la Lumière initiale, qui fut à l’origine de la création.
Or, nous le savons, chacun de nous est dépositaire d’une parcelle de cette Lumière, qui peut éclairer le monde, si nous agissons ensemble, pour faire bon usage de nos connaissances actuelles, de nos compétences, avec loyauté intérieure, foi, force, sagesse, intelligence, confiance, abnégation et compassion, dans nos vies respectives. Alors pourra jaillir l’éclat de l’Aurore nouvelle, des temps messianiques tant attendus!