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La sagesse Primordiale

L’ésotérisme des religions et des enseignements antiques, a protégé depuis des millénaires, les secrets de la Sagesse primordiale.

Ce fut par l’exotérisme des cultes et des liturgies, que certains aspects voilés de cette Sagesse, furent données aux adeptes, ou aux fidèles, comme par exemple, les quatre vertus cardinales, (prudence, tempérance, force d’âme, justice), et les trois vertus théologales (foi, espérance, charité), reconnues comme universelles, parce que considérées comme étant, “au-dessus de l’homme”.

Pour étayer ce propos, je voudrais citer à nouveau le Swâmi Vivekânanda, (un des principaux disciples de Râmakrisna) dans sa magistrale conférence de Lahore sur le Védanta en 1897, (Voir dans l’onglet E-BOOK,  La Voie du Trait, page 90). Le Swâmi parlait de vérités, qui ont pour base la nature même de l’homme, et qui dureront, disait-il, aussi longtemps que l’homme existera. Seules ces vérités peuvent être qualifiées d’universelles, par opposition, aux vérités éphémères d’une époque, qui reposent seulement sur les institutions du moment.

La Tradition enseigne que les spiritualités apparues dans les différentes civilisations,  étaient destinées uniquement aux peuples parmi lesquels, elles furent révélées. Par ailleurs, elles répandirent toujours les mêmes vérités universelles évoquées précédemment.

Un des grands malheurs de notre civilisation fut en conséquence, un prosélytisme outrancier. Vivre sa foi, partager une culture, découvrir la voie de l’autre, c’est une chose, imposer sa vision à d’autres par la force, c’est du viol de conscience. Lors des guerres de conquêtes, le vainqueur imposait le plus souvent au vaincu, ses croyances, ses dieux ou sa foi, (parmi d’autres formes de domination, comme l’esclavage). Plus rarement, le vainqueur intégrait le culte du vaincu, dans sa propre religion. Ce fut le cas par exemple du mithraïsme, que les légions romaines importèrent de Perse, et qu’elles répandirent dans l’Empire entre le premier et le IVème siècle.

Certains exégètes, théologiens et chercheurs, affirment qu’un jour, apparaitra une religion universelle, en référence à ce que fut dans un très lointain passé, la Sagesse primordiale.

C’est possible, à condition que cette éventuelle religion à venir, puise sa Source dans le messianisme universel, attendu par toutes les traditions, et qu’elle n’ait aucun caractère exclusif.

Il existe en effet un dénominateur commun à l’ensemble des traditions spirituelles, depuis la haute antiquité jusqu’à nos jours, sous tous les cieux que l’humanité a parcourus, dans toutes les directions cardinales.

Le Swâmi Sivânanda (qui fut instruit par le Swâmi Vivekânanda), désignait ce dénominateur commun, comme étant “la Chaine d’Or des religions,” dans laquelle il convient d’inclure les spiritualités de la Perse Antique, de l’Égypte, des Hébreux, de la Grèce et de Rome, d’où jaillirent toutes les enseignements spirituels, trop souvent voilés ou déformés, parvenus jsuqu’à nous.

Le Swâmi affirmait: “La religion n’est ni une émotion, ni une acquisition intellectuelle; elle est une connaissance directe et immédiate, une foi née, non pas d’une nécessité pratique, mais d’une expérience impersonnelle.

Cela signifie, que chacun peut vivre son expérience intérieure, selon sa foi, selon son degré de recherche, selon sa révélation du moment, quel que soit son appartenance religieuse extérieure.

Le Mahatma Gandhi proclamait : “Chaque homme est responsable de sa religion”. Cette affirmation peut se comprendre de diverses manières. Toutefois, dans la ligne du Swâmi Sivânanda, nous comprenons, que chaque homme est responsable de son appartenance religieuse, ET de la place qu’il laisse à une éventuelle expérience intérieure…impersonnelle. Ainsi, la religion oriente l’homme selon deux voies, qui se complètent :

  • Au plan éthique, (Avoir de la religion), vivre dans l’honneur, le respect, la vertu. Vivre avec intelligence, sagesse, force, courage, dignité, au service d’autrui.
  • Au plan intérieur, vivre sa propre expérience spirituelle.

La Sagesse Divine a illuminé le monde depuis des millénaires.

Trois grandes branches ont émanées de cette Sagesse en Égypte, en Asie, au Moyen-Orient, bien avant les religions abrahamiques.

Elles ont essaimé sur leur rayon respectif, ce que la Loi du monde enseigne aux hommes.

Quelle est donc cette “Chaîne d’Or des religions”, évoquée par le Swâmi Sivânanda?

Elle est la proclamation universelle de la Grande Loi d’Amour, par laquelle le monde a été créé. Elle est unique, éternelle, invariable, et c’est seulement son apparence extérieure, qui change selon les rituels, selon les circonstances d’espace et de temps, à travers lesquelles, elle se révèle.

  • Ne pas faire à autrui ce que nous n’aimerions pas que l’on nous fît.
  • Donnez aux autres le bonheur que nous désirons pour nous-même.
  • “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés” Jean 15-12
  • “Personne ne devient un véritable croyant s’il n’aime pas son frère comme il s’aime lui-même.”
  • Tu aimeras ton prochain, comme toi-même, dont la véritable traduction serait: “Tu aimeras ton prochain, car il est comme toi”.
  • Considérez les autres comme vous vous considérez vous-même.
  • Dans le bonheur et le malheur, nous devrions considérer les autres comme notre propre moi!
  • Considère les gains de ton voisin comme les tiens, et les pertes de ton frère, comme les tiennes.

Tel est l’Enseignement transmis par les Écoles de spiritualité, le Brahmanisme, l’Hindouisme, le Bouddhisme, le Zoroastrisme, l’Hébraïsme, le Christianisme, l’Islam, le Taoïsme, le Confucianisme, le Sikhisme, le Jaïnisme. Toutes ces vérités, n’en forment qu’une seule, éternelle et universelle…la Grande Loi d’Amour, qui fut peu à peu submergée par le mensonge et l’illusion!

Alors qu’avons-nous fait de cette Loi, dont nous ne savons plus rien, et qui n’a rien à voir avec ce que nous appelons aujourd’hui, l’amour?

Pourquoi nous sommes-nous écartés de cet Enseignement, allant parfois jusqu’à martyriser ceux, qui nous le transmettaient? Nous avons brûlés des bibliothèques, modifié le sens des textes en les traduisant, parfois détourné l’essence même de leur contenu, et par voie de conséquence, nous avons perdu la nature profonde cet Enseignement, dont il ne nous reste que des bribes de lettres!

Quels sont ces groupes d’influence, (puisque cela a toujours existé!), qui ont fait hurler le nom de Barrabas, par la foule assemblée, devant Pilate, lorsqu’il demanda à libérer Jésus ou Barrabas? Étaient-ce vraiment ceux qu’on accuse en général?

À ce propos, il existe un ouvrage exceptionnel d’Evan John, publié en 1955 chez Robert Laffont. La version anglaise initiale est intitulée: Les Ténèbres. L’Édition française a été traduite par l’auteur: “L’Incident du Golgotha”. John Evan a réuni dans ce livre, des dizaines documents historiques, avec mention de leur source, des lettres, des témoignages écrits, des extraits de textes officiels émanant d’Édiles, d’autorités militaires, religieuses, des extraits de journaux tenus par des voyageurs, sur les événements tragiques de la semaine de Pâques de l’An 33 à Jérusalem. C’est tout simplement bouleversant, et certains textes, nous laissent sans voix!

Pour reprendre les questions posées précédemment, graves, aussi profondes que le mystère de la Création:  – comment trouver une réponse, qui nous aide à comprendre ce que nous sommes, – comment vivre selon le Bon Esprit, pour répandre la Pensée juste, la Parole juste et l’Action juste?

Dans la Genèse 3-2,3,4,5, il est écrit :2 La femme répondit au serpent, les fruits des arbres du jardin, nous pouvons en manger;

3 mais au fruit de l’arbre au milieu du jardin, Dieu a dit, vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez point, sous peine de mourir;

4 Le serpent dit à la femme – non vous ne mourrez point;

5 mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux seront dessillés et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal.”

Au-delà des différents niveaux d’interprétation, et des centaines de commentaires talmudiques, et de théologiens de toutes les nations, décryptant ce texte tragique; au-delà des interprétations malheureuses, erronées, qui ont plongé la femme dans les abysses de la douleur culpabilisante; au-delà de ce que chacun peut comprendre, quel mystère entoure ce texte?

  • Oui, “nous avons goûté de l’arbre” et nous connaissons le bien et le mal.
  • Oui nous sommes comme Dieu, c’est-à-dire que nous nous prenons pour Lui, par les pouvoirs inimaginables, que nous avons retrouvés et développés au cours de notre évolution, pour créer, détruire, aimer, haïr, sublimer, protéger, martyriser, appauvrir, enrichir, conquérir, dominer etc…
  • Oui nous sommes comme Dieu sous certains aspects, puisqu’en outre, il est dit qu’il nous fît à SON image, Mais nous ne sommes pas LUI!
  • ET pourquoi est-il dit que nous ne devions pas toucher, ni manger de ce fruit sous peine de mourir?
  • N’est-ce pas le résultat de notre humanité, de notre civilisation aujourd’hui?…Ne sommes-nous pas en train de mourir à nous-même, sous prétexte d’une quête scientifique extraordinaire, exponentielle, enivrante, qui semble merveilleusement illimitée, dans l’horizontalité matérielle de sa quête?
  • Ne pas toucher à ce fruit! N’était-ce pas, que nous étions incapables d’assumer les conséquences de cet acte, qui allait contre la volonté de Dieu, à savoir nous laisser décider, par un usage erroné du libre-arbitre, de ce qui est bien ou mal?
  • Nous n’avions pas encore la capacité de maîtriser l’immensité de cette vie divine universelle, déposée en nous dans notre monde de la relativité, de discerner les deux esprits, exposés par Zarathoustra, l’un bon l’autre contraire, (que nous avons transformés en bien et en mal), ou encore de comprendre et maîtriser le Ying et le yang, ou encore de comprendre les notions de Yetser Hatov (Bon penchant) et de Yetser Hara (Mauvais penchant), dans la Torah?
  • Ainsi, “nous avons connu le bien et le mal” annoncés par le serpent, mais aussitôt, nous avons perdu la claire et infinie Conscience Universelle de la vie, (La Conscience divine), qui devint une simple conscience humaine, soumise à toutes les interprétations possibles et imaginables du bien et du mal, propres à chaque individu, en ce monde de la relativité!
  • Alors, nous nous sommes peu à peu séparés de Dieu, et ce fut le commencement de cette mort annoncée dans le verset 3 précité de la Genèse. La mort prend ici diverses formes, notamment celle du désordre intérieur dans lequel nous vivons, l’orgueil incommensurable, que nous avons développé, l’idolâtrie, le culte de nous-même, la perte de tout repère moral etc. Bernard de Clairvaux avait évoqué la chute de l’homme dans son Sermon XXXV, en citant le Prophète en ces termes: “Je crois que si les bêtes de somme pouvaient parler, elles diraient: « Voici Adam qui est devenu comme l’une de nous, tandis qu’il était dans l’honneur » (Gen. III, 22)”. 
  • La mort véritable, définitive, c’est la destruction de l’être. Cela commence avec la captation de l’âme par la négativité, et finalement l’extinction de l’esprit errant dans les nimbes de l’illusion ou de l’ignorance (Moha et Avidyâ du Bouddhisme), pour achever l’œuvre de la déshumanisation!
  • MAIS, à tous moments, chacun peut commencer l’oeuvre de régénérescence, ou de réparation, par prises de consciences successives, et peut décider d’emprunter la route de l’Initiation, en suivant son Chemin de Compostelle intérieur.

Dieu nous a TOUT donné, mais pour vivre la création en LUI, et non pas contre LUI, séparés de LUI. C’est grand le combat de Jésus le Christ…“Notre Père qui es aux Cieux, Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel!” Mais certains se sont emparés de ce message pour conquérir le monde, …et finalement le détruire?

Albert Einstein souvent cité aussi bien pour son génie scientifique que philosophique, exposait ses points de vue, avec une pertinence déconcertante, parfois teintée de son inimitable humour:

“Notre monde est menacé par une crise dont l’ampleur semble échapper à ceux qui ont le pouvoir de prendre de grandes décisions pour le bien ou pour le mal. La puissance déchaînée de l’homme, a tout changé, sauf nos modes de pensée, et nous glissons vers une catastrophe sans précédent. Une nouvelle façon de penser est essentielle si l’humanité veut vivre. Détourner cette menace est le problème le plus urgent de notre temps.”

“Je ne sais pas quelles seront les armes de la Troisième Guerre mondiale, mais celles de la Quatrième seront des pierres et des bâtons.” Albert Einstein

Pourquoi ce monde d’injustice, de mensonges, de martyres, de misères scabreuses, de drogues et de désespoir?

Combien faudra-t-il encore de ravages et de destructions, pour justifier l’incompréhensible, à savoir la tentative de créer une nouvelle “norme humaine”?

Chacun interprètera cette interrogation, qui n’est pas un jugement mais un questionnement existentiel, à l’aune de sa réflexion.

Ceux qui désirent développer ce sujet pourront se reporter au chapitre VI du livre E-Book La Voie du Trait (pages 85 à 101), dans lequel est abordé cet immense sujet, avec l’humilité et la sobriété, qui convient à un lecteur pris par le temps, mais à la recherche d’un esprit de synthèse.

Oui, il existe une chaîne d’or spirituelle ésotérique, et il existe également une chaîne d’or formée par l’humanité. Cette chaîne a été rompue.

La Sagesse primordiale insuffle toujours nos cœurs égarés, et nous pouvons à tout instant, par notre libre choix, décider d’écouter la Grâce, et l’Esprit de discernement, qu’Elle infuse dans nos âmes. (le Paraclet Jean 16 12-15).

Nous pouvons réapprendre, à tendre la main pour reformer la Chaîne d’Or de l’humanité nouvelle, celle de la Jérusalem céleste, qui descendra sur terre, pour nous rétablir dans notre état adamique initial.

Ce propos une fois encore peut sembler anachronique, surréaliste, voire même complètement décalé par rapport au quotidien de centaines de millions de femmes, d’enfants, d’hommes, de vieillards, plongés dans la souffrance.

Actuellement, dans le monde, les uns pleurent, les autres chantent et dansent, dans le fracas assourdissant d’un cycle, qui n’en finit plus de mourir.

L’espérance, la foi inébranlable, cette expérience impersonnelle, incommunicable, (car située hors de notre espace et de notre temps terrestres), elles demeurent toujours en nous, quelles que soient les circonstances.

C’est le secret de la fameuse Part-Dieu des anciens, (devenue sur un plan profane, un quartier d’affaires de la ville  Lyon!), par lequel le Christ affirmait:Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu”.

Cette Part-Dieu en nous, rien ne peut l’éteindre, elle attend d’être revivifiée et de resplendir par notre action quotidienne, selon le sens que nous donnons à l’œuvre de notre vie, car la vie sur terre est une œuvre, à la gloire de Celui qui nous a créés!